Description
Traduction de Jean Pavans. Préface de Marc Porée.
« S’il n’a certes pas la puissance du “rire de la Méduse”, tel qu’analysé par Hélène Cixous, dans un texte resté célèbre de 1975, qui lança, en France, la seconde vague du féminisme, le rire discret d’Atalante n’en est pas moins éloquent. Il dit quelque chose du bonheur qu’il y a à se savoir libre de ne pas cultiver les “passions tristes” et de ne pas attacher d’importance à ce qui, au fond, en a si peu : la virilité, dont les oncles de Méléagre craignent le délitement, si Atalante était venue à terrasser, à elle seule, le monstre à front bas. Libre de prendre les choses à la
légère, en faisant montre d’un détachement dont s’avèrent incapables ses frères d’armes, la fine fleur de la jeunesse grecque. Libre, enfin, de ne pas subir les assignations à résidence génériques, celles qui vous enjoignent de vous cantonner aux fonctions traditionnellement reconnues à la femme et à la mère. […] Un élixir de jouvence, donc, à boire sans modération, si l’on veut être au rendez-vous de l’ivresse. »
Extrait de la préface de Marc Porée
Se proposant de traiter une captivante légende mythologique sous la forme d’une tragédie grecque rêvée, traduite dans une sorte d’anglais archaïque, Swinburne (1837-1909) trouve ainsi, avec Atalante à Calydon, un puissant moyen de déchaîner allégoriquement, en plein puritanisme victorien, les démons les plus intimes et les plus fascinants de son art poétique réputé décadent.