Le droit à l’énergie face à la démagogie (L’Humanité)

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Publié le Jeudi 2 Septembre 2021                                                                        Gérard Le Puill

Avec son titre engagé, l’ouvrage de Valérie Gonçalvès et Éric Le Lann annonce la couleur. La quatrième de couverture nous indique que les auteurs « donnent ici un point de vue communiste, avec des propositions qui veulent concilier réponse aux besoins humains et écologie. Sur chacun des dossiers évoqués, ils s’attachent à fournir de nombreuses informations et faits, pas toujours connus largement. Un livre qui aide au débat citoyen ». Sa sortie précède de quelques semaines la tenue de la COP 26 à Glasgow, au mois de novembre. Publié le 9 août, le rapport du Giec nous indique que la situation ne cesse d’empirer depuis l’adoption du texte de la COP21 à Paris en 2015. Cela prouve que le fonctionnement d’une économie mondialisée basée sur la course au profit, avec ses destructions dites créatrices, ne peut réduire les émissions de gaz à effet de serre. Avec des chapitres courts titrés « Droit à l’énergie, pourquoi ? », « Faire reculer les énergies fossiles », « Quelle politique énergétique pour la France ? », « Déréglementation, privatisation ou service public ? », l’ouvrage aborde de manière responsable tous les sujets sensibles, ce qui

n’est guère le cas de nos gouvernants, comme de la Commission européenne. Le 14 juillet, sa présidente, Ursula von der Leyen, préconisait de ne plus vendre que des voitures électriques en Europe à partir de 2035. Mais elle occultait le bilan carbone de cette conversion industrielle à marche forcée, sans s’interroger sur l’évolution du prix de certains métaux, en voie de raréfaction.

Sur tout ce qui relève de l’énergie, l’ouvrage des deux auteurs communistes fournit des informations chiffrées très utiles pour le militantisme politique et syndical et alerte sur les risques. Ainsi ils précisent que « l’UE couvre ses besoins énergétiques à 50 % à partir des produits importés et, si rien n’est entrepris, en 2030, ce chiffre s’élèvera à 70 %. Or, à ce jour, il n’y a pas de réelle politique européenne de l’énergie en dehors du credo de la déréglementation et de la libéralisation des marchés de l’énergie ». À moins de huit mois de la présidentielle en France, ce livre nous fournit de solides arguments pour mener campagne en faveur du candidat communiste. Par exemple, il publie des chiffres hallucinants sur la sur­consommation de métaux et de béton par les éoliennes. En 2012, souvenons-nous, l’élection présidentielle fut précédée d’un accord électoraliste entre le PS et les Verts, impliquant la fermeture accélérée de centrales nucléaires en bon état de marche. Cela se traduit par une double peine, avec une énergie plus chère pour les ménages et un bilan carbone plus élevé pour la production électrique. Ce livre joue cartes sur table concernant les enjeux énergétiques, et nous donne des réponses pour confondre les démagogues en tout genre.